« Nous serons amenés dans les mois et années à venir à positionner des fonctionnalités blockchain dans notre roadmap. »

Alors que le Bitcoin est à son apogée et s’échange actuellement aux alentours de 50 000 euros, la technologie Blockchain elle, gagne petit à petit du terrain et son adoption s’élargit progressivement dans tous les secteurs d’activités.

Voici la définition que l’on peut trouver sur le site economie.gouv.fr :

« Développée à partir de 2008, la blockchain est en premier lieu une technologie de stockage et de transmission d’informations. Cette technologie offre de hauts standards de transparence et de sécurité car elle fonctionne sans organe central de contrôle. Plus concrètement, la blockchain permet à ses utilisateurs – connectés en réseau – de partager des données sans intermédiaire. »

Internet du futur pour certains, illusion sans réglementations pour d’autres, nous avons voulu en discuter avec notre CEO Manuel Davy, afin de connaître son avis sur le sujet et sur son application dans le monde Supply Chain.

Lire : 6 notions pour comprendre la Supply Chain moderne

Que représente la blockchain pour toi ?

C’est une technologie de rupture en matière de stockage et de certification de l’information. Elle est déjà en train de révolutionner le monde des devises avec le Bitcoin, et elle commence à apporter aussi beaucoup de cas d’usage dans l’industrie, par exemple l’assurance au travers de la notion de smart contracts. Je crois beaucoup à son développement dans tous les champs de l’activité humaine qui impliquent des transactions.

Interview Blockchain Supply Chain Manuel Davy
Manuel Davy, fondateur et CEO de Vekia.

Cette technologie a-t-elle un avenir dans le monde SupplyChain ? Si oui, quels avantages ou innovations pourrait-elle apporter ?

La supply chain est un outil pour réaliser des transactions de biens physiques, on va donc y retrouver inévitablement la blockchain sur des aspects de paiement et d’assurance. Mais je crois que la majorité des cas d’usage reste à identifier. J’en ai quelques-uns en tête.

Tout d’abord, je crois que sous l’effet d’acteurs comme Amazon, les clients B2C et B2B vont devenir encore plus exigeants sur le délai entre leur achat et sa livraison, la fiabilité du service et le choix entre plusieurs produits.

La conséquence est directe : le stock doit se rapprocher des clients. Mais cela a un coût, il faudra donc partager ce coût entre confrères voire entre concurrents, notamment pour avoir des plateformes logistiques communes dans la périphérie de toutes les grandes villes.

La blockchain pourra servir à certifier la propriété du stock dans un entrepôt où tout est mutualisé : deux produits identiques, stockés au même endroit pourront appartenir à deux concurrents. La blockchain permettra d’éviter les conflits entre eux en certifiant la propriété de telle ou telle pièce en stock.

Un autre cas d’usage est lié au développement de l’économie circulaire. En effet, de plus en plus d’entreprises remettent dans le circuit des pièces de rechange encore en état de fonctionnement pour être utilisées pour des réparations d’appareils.

Chacune de ces pièces a une histoire (nombre d’heures de fonctionnement, ancienneté, état d’usage) qui nécessite une traçabilité individuelle et certaines garanties de fonctionnement. La blockchain apporte une technologie qui permet de sécuriser cette information tout au long de la vie de la pièce.

On peut même envisager des smart contracts qui déclenchent automatiquement un remboursement ou un remplacement en cas de défaillance pendant la période de garantie.

Est-ce une technologie plus ou moins chère que les technologies utilisées actuellement ?

Difficile à dire étant donné qu’il n’y a pas d’équivalent actuel pour le moment.

Quelles seraient pour toi les limites de la blockchain pour le monde de la Supply Chain ? Est-elle dans sa conception compatible avec celui-ci ?

Comme beaucoup de technologies nouvelles, la limite est dans la capacité des entreprises à adopter de nouvelles façons de travailler. Elle aura donc des succès plus importants auprès des supply chains qui se créent (nouvelles entreprises) ou en transformation importante.

Au-delà de cette limite, la technologie blockchain est parfaitement adaptée au monde de la Supply Chain

Connais-tu l’écosystème Vechain ? Quel pourrait être son impact sur les supplychains dans les années à venir ?

Vechain est un très bel exemple d’application blockchain dans le domaine de la supply chain, notamment le cas d’usage sur la traçabilité des vins pour en certifier l’authenticité et éviter les contrefaçons.

Je pense que la plupart des marques sujettes à la contrefaçon y voient une vraie solution pour certifier leurs propres produits.

Cela va se développer très largement. On peut aussi y penser dans le domaine du médicament, où la certification du produit est essentielle, tout comme les produits alimentaires avec un label ou une appellation d’origine.

Source : Vechain Whitepaper

Est-ce qu’un jour Vekia pourrait être amenée à utiliser cette technologie dans sa solution ? 

Cela fait partie des technologies que nous suivons car elle a une compatibilité naturelle avec la supply chain (les transactions). Nous serons amenés dans les mois et années à venir à positionner des fonctionnalités blockchain dans notre roadmap.

Possèdes-tu personnellement des cryptomonnaies ?

Non, l’investissement dans lequel je crois le plus, c’est Vekia 🙂

 


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