Chaque semaine, nous répondons à vos questions concernant la gestion de sa Supply Chain face au Coronavirus !

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Dans le Podcast Supply Chain, nous répondons aux questions que vous nous posez à propos de la Supply Chain dans temps de crise. Voici le résumé de ce numéro :

 

Dans un univers retail, pour établir des prédictions de ventes précises il peut être utile de mixer des données propres à l’entreprise avec des times series externes. Est-ce pertinent de mixer autant de données ? Quelle méthode d’intégration et d’analyse des données doit être utilisée pour obtenir des résultats probants ?

Comme nous l’avons évoqué dans le précédent podcast, l’un des enjeux actuels est de travailler au niveau macroscopique, et de laisser les algorithmes calculer la demande au niveau le plus fin.

Evidemment, la demande enregistrée actuellement n’est pas représentative de celle qui aura lieu à la fin du confinement. De plus, pour les entreprises qui sont fermées, il n’y a simplement pas de demande enregistrée. Il faut donc en effet se servir des trends historiques de saisonnalité, et les mixer avec des informations externes donc la plus importante est aujourd’hui la période de déconfinement et de reprise d’activité.

La bonne façon de faire est d’abord de sources les données externes. Le gouvernement a mis à disposition des bases de données publiques et maintenues.

Pour intégrer ces données, il faut procéder de façon itérative en commençant par des data fiables, stables, historiquement utilisées comme les sorties de caisse par exemple. On vient ensuite y ajouter progressivement, les unes après les autres, les données exogènes de contexte. Pour évaluer ses prévisions, on regarde si on est capable de prévoir ce qu’il s’est passé hier, et si c’est le cas, on sera peut-être capables de prévoir le futur.

Quoi qu’il en soit, la supervision humaine reste primordiale en cette période au niveau macroscopique et sur le sourcing de nouvelles données et de leur intégration.

 

Quel est le principal enseignement de cette crise pour les organisations Supply Chain ?

Le principal enseignement est le même que celui qui s’applique à la société en général : le risque majeur existe bel et bien, et il se produit (avec une ampleur inédite en ce moment). A moindre mesure, des problèmes semblables se sont produits régulièrement depuis quelques années (SRAS, H1N1, H5N1, Ebola). Ce à quoi il faut ajouter les tensions internationales, les taxes douanières, la stabilité politique locales, les événements naturels, les manifestations, etc. Bref, le risque d’interruption de la Supply Chain est réel et omniprésent.

Il est donc critique d’intégrer une gestion du risque au sein des organisations Supply Chain. Cette entité de gestion du risque doit fonctionner par « stress tests ». Que se passe-t-il si mon entrepôt ferme pendant plusieurs semaines ? Si mon principal fournisseur ne peut plus m’approvisionner ? Si il y a des incapacités de transport ?

On doit inclure des calculs de « grande déviation » : des événements assez rares mais qui ont un impact colossal. Une bonne pratique est d’intégrer le « prix du risque » aux achats, au même titre que le transport ou les taxes. Pour cela, on doit s’appuyer sur des simulations fines de différents scénarios.

Le principal enseignement est donc la prise en compte du risque. Cela amènera les Supply Chains à se raccourcir, et les coûts vont inévitablement augmenter. Un autre enseignement serait donc la maîtrise des coûts opérationnels, en utilisant la digitalisation et l’automatisation, et de former les équipes pour qu’elles soient toujours plus performantes.