Crise dans la supply chain : quelles mesures adopter face au coronavirus?
La Supply Chain est l’une des fonctions qui continue de faire vivre notre société. Elle est indispensable en ces temps de crise qui bouleversent nos activités et nos vies : c’est elle qui achemine le matériel médical ou les produits de première nécessité. En tant qu’acteurs de ce domaine, vous comme nous, devons avoir conscience de cette responsabilité qui nous incombe ! Cette situation inédite vous demande de définir un plan de continuité, d’identifier les impacts sur le stock, de revoir vos priorités, de repousser certains projets, de revenir sur certaines décisions … Gros challenge !
Nous avons décidé de nous mettre au service de la communauté Supply Chain et de partager quelques conseils sur les décisions et stratégies à mettre en œuvre rapidement. Ce premier article propose des pistes pour limiter l’impact et maximiser la capacité des entreprises à traverser la crise "hors norme" qui nous touche actuellement.
ises dnaEvidemment, chaque entreprise étant unique, elle doit faire face à des problématiques qui lui sont propres, et qui sont fonction de la typologie de produit/services qu’elle offre, de la structure de sa Supply Chain, de la disponibilité de ses équipes opérationnelles, etc.
L’objectif de cet article est de partager des principes clés qui ont d’ores et déjà démontré leur valeur dans cette crise. En complément, les équipes Vekia se tiennent à votre disposition afin de répondre de façon précise à vos questions et de vous aider à prendre les meilleures décisions possibles !

Maintenir votre supply chain face à une crise comme le coronavirus
Avant tout, votre premier intérêt doit rester de préserver vos équipes ! L’humain est votre ressource la plus chère. En cette période propice au stress et à l’anxiété, nous avons tous besoin d’un cadre de vie le plus agréable possible. La crise révèle les fonctions réellement nécessaires à notre société, et le personnel qui continue son activité anime non seulement votre entreprise, mais également notre pays ! Il mérite donc d'être votre première attention !
En période de crise, il est essentiel d’identifier les vraies priorités. C’est notamment le cas de la gestion des pics de demande et de la fiabilité ou de la défaillance de vos équipes internes, de vos fournisseurs et de vos transporteurs. Il s’agit avant tout d’éviter l'engorgement et la paralysie du système. Vos équipes devront faire les bons choix et tout ne sera pas parfait, mais l’activité sera maintenue autant que possible.
Quelles sont les familles de produits réellement importantes ? Quelles commandes/fournisseurs/transporteurs doivent être priorisés au vu des capacités et des besoins ? Il faut donc prioriser, très vite et sur de nouvelles bases (priorité du besoin produit, quantités "max" par magasins, capacité d'expédition, de réception, etc.) et communiquer à tous de façon claire et précise.
Vous pourrez ensuite prendre les mesures nécessaires pour vos produits prioritaires et secondaires.
1. Pour les produits de première nécessité, il est urgent de "sécuriser" vos algorithmes d'approvisionnement.
En effet, face aux récents pics de consommations irrationnels, ils pourraient réagir de manière excessive.
Une façon simple de le faire est de limiter les stocks en jouant sur le maximum, le mieux étant d’appliquer les valeurs de l'année dernière pour éviter les prévisions délirantes. Prenez en compte les conséquences exceptionnelles dues à la crise (la fermeture des cantines et des restaurants pourrait provoquer une augmentation de 15% à 30% de vente des produits alimentaires par exemple).
2. Communiquer largement et en toute transparence.
Aussi bien avec vos clients B2B que vos fournisseurs, mais aussi avec les fournisseurs de vos fournisseurs pour évaluer les risques associés à votre chaîne d'approvisionnement dans son ensemble. Pour les produits dont la demande a fortement variée ces derniers jours, il est primordial de maintenir une communication claire entre les nœuds amont et aval afin de limiter au maximum le « bullwhip effect » et d’avoir un flux optimal se basant sur les informations les plus proches possibles de la réalité.
3. Adaptez votre stratégie de gestion de la pénurie au contexte.
Pour les articles pour lesquels vous ne disposez plus d’assez de marchandises, il s’agit dorénavant de distribuer les biens de façon équitable sur le territoire, et non pas de favoriser les gros vendeurs ou les premiers demandeurs. Dans le même temps, relâchez les contraintes liées au minimum (de présentation, de sécurité) dans les points de distribution afin de toucher le plus largement les clients.
4. Pour les produits secondaires il est urgent de limiter voire de stopper l’approvisionnement des points de ventes.
Le stock local risque de s’y écouler à vitesse réduite pendant plusieurs semaines. Il est donc préférable de le maintenir en entrepôt où il pourra répondre aux besoins du e-commerce ou être redéployé à bon escient lorsque l’activité reprendra.
5. Augmenter vos stocks de sécurité liés à l’activité web
Afin de répondre au transfert important de la demande physique vers le e-commerce. On observe déjà un mouvement des achats en magasins au profit des achats web. Cette tendance va se stabiliser pendant toute la durée du confinement.
Est-il possible de prévoir une crise dans la supply chain ?
De telles crises sont difficiles à prévoir. Cependant, les actions suivantes atténuent les risques dans une certaine mesure.
Donnez de la visibilité à vos équipes. Les outils informatiques doivent être là pour les assister ! L’accès à des données à jour est plus que jamais clé. Comment vos équipes pourront-elle prendre de bonnes décisions si elles ne disposent pas de toutes les informations ?
Il est aussi judicieux de partager la vision de l’ensemble de la supply chain. Dans cette période de crise il s’agit de raisonner en "multi échelon". Un stock important peut être disponible, mais pas forcément au bon endroit. Cassez les frontières entre les équipes, introduisez du transverse et du collaboratif.
Modélisez l'incertitude dans votre processus décisionnel plutôt que de vous fier à des prévisions déterministes. Il s’agit de raisonner avec des probabilités et des scénarios. Dans cette période incertaine, les meilleures décisions sont celles qui prennent en compte un ensemble de scénarios plus ou moins probables. Il n’y a plus de cas normal.
Par exemple, afin de calibrer les stocks de sécurité pour offrir le meilleur niveau de service possible, prenez en compte l’incertitude de la demande, mais aussi une incertitude forte sur la capacité des fournisseurs et transporteurs à y répondre.
Un petit mot de courage face aux crises
Nous avons la volonté de vous aider à mener à bien cette mission. N'hésitez pas à nous contacter, un échange rapide avec l’un de nos experts peut par exemple vous aider sur le dimensionnement de vos stocks de sécurité. Nous sommes disponibles pour toute question, si vous avez besoin de conseil, ou simplement pour un petit mot gentil (oui oui, on accepte aussi les petits mots gentils).
Nous vous souhaitons bon courage et sommes de tout cœur avec les équipes opérationnelles dans cette épreuve. Prenez soin de vous, de ceux qui vous entourent, et du monde !
Approvisionnement des services de terrain et mauvaise gestion de stock : 6 erreurs courantes à éviter
Cela semble évident, un bon approvisionnement des services de terrain est un enjeu clé de la pérennité d’une société de ce secteur. Vous le savez, les différentes mesures utilisées par votre entreprise pour identifier la quantité à commander et le moment auquel commander ont un impact majeur sur sa rentabilité et sa performance. Elles permettent d’atteindre un équilibre idéal entre une capacité de réponse optimale face aux clients et un faible coût logistique.
Pourtant, même si les entreprises savent qu’elles doivent tout mettre en œuvre pour éviter que leurs stocks les desservent, nous remarquons que beaucoup d’entre elles commettent des erreurs involontaires dans ce domaine.
Quelles sont les conséquences d’une mauvaise gestion de votre stock ? Quelles erreurs courantes de votre approvisionnement peuvent être évitées ? Quelles sont les solutions et pratiques qui permettent d’optimiser la gestion des approvisionnements ? Aujourd’hui, nous vous aidons à identifier et à éviter les erreurs courantes dans l’approvisionnement des services de terrain !
La satisfaction client : leitmotiv des services de terrain
Votre objectif principal demeure comme toujours la satisfaction de vos clients. C’est le moment de prendre des mesures concrètes pour gérer au mieux la situation :
- Fixer un rendez-vous avec le client le plus rapidement possible : dès que le client vous soumet sa problématique, l'intervention de votre entreprise doit se faire dans les meilleurs délais. Votre réactivité est un excellent signal pour le client qui se sent valorisé et entendu. Un excellent moyen pour vous de pérenniser la relation client !
- Résoudre le problème en un seul rendez-vous : obliger le client à se libérer plusieurs fois pour solutionner son problème ? Voilà une scénario à éviter absolument ! Bien évidemment, cela risque d’altérer l’expérience client et de ternir l’image de votre société.
Les conséquences d’une mauvaise gestion de stock
Ruptures de stock
Conséquence immédiate du sous-stockage, la rupture de stock provoque une désorganisation en interne plus ou moins grave.
Dans le meilleur des cas, la pièce dont vous avez besoin est disponible dans une agence à proximité. Vous avez alors la possibilité de réagir rapidement, mais cela se fait au coût d'un déplacement imprévu qui se révèle nécessaire, ce qui implique un coût supplémentaire et un retard potentiel pour les autres interventions de la journée.
Dans l'autre cas, l'agence doit commander la pièce : votre client est non seulement frustré que le problème ne soit pas résolu suite à l'intervention, mais il doit en plus se libérer à nouveau pour la seconde intervention. Outre ce retard fâcheux, un coût supplémentaire potentiel peut s’appliquer, la commande ayant été réalisée en urgence en dehors du plan de réapprovisionnement initial. Isolée, elle ne bénéficie pas des remises habituelles dont bénéficient normalement votre entreprise.
Surstock
Le surstockage vous semble moins problématique ? Pourtant, une quantité trop élevée de stock expose votre entreprise à différents désagréments.
Premièrement, chaque produit stocké diminue évidemment la trésorerie de votre société. Cette immobilisation de capitaux est synonyme de perte d’opportunité pour votre entreprise qui aurait pu investir cette valeur dans des projets ayant une meilleure rentabilité !
Autre effet indésirable, la réduction de la surface de stockage. Une quantité importante de produits dormants sollicite inutilement vos espaces de stockage. Des frais peuvent même s’ajouter si cela vous oblige à louer ou construire des espaces de stockage supplémentaires.
Enfin, votre stock sera potentiellement saturé par des références à faible rotation. Ce stock trop important peut contraindre votre entreprise à vendre au rabais voire à perte afin de limiter les frais de stockage.
Mauvaise répartition du stock
Lorsque vos fournisseurs ou votre production ne vous permettent pas de disposer d'un volume suffisant pour couvrir l'ensemble de votre réseau, vous devrez choisir quels points logistiques approvisionner, ou, choisir ceux à ne pas approvisionner. Vous êtes donc exposés à un risque de mauvaise répartition du stock.
Un stock présent au mauvais endroit est un problème à ne pas sous-estimer : le dépôt ou l'entrepôt approvisionné se retrouve alloué d'un stock inutile, et celui qui en a besoin s'en retrouve privé. C'est donc une situation à la fois de rupture et de surstock, avec les conséquences que nous venons d’énoncer ! De plus, cela double (au minimum) les frais de transport : une première fois au mauvais endroit, et une seconde fois en urgence vers le point en pénurie.
La mauvaise répartition de stock est donc une difficultés coûteuse que vous devez tout faire pour éviter.
Les erreurs courantes dans l’approvisionnement des services de terrain
Un problème de communication entre les acteurs de la Supply Chain
L’équipe de terrain connait le besoin mais ne le communique pas en centrale. Les collaborateurs ont donc une vision incorrecte de la réalité terrain. Pour favoriser une meilleure communication, plusieurs moyens peuvent être utilisés.
Côté approvisionneur, il est bénéfique d'organiser des visites régulières sur le terrain pour s'assurer d'être en phase avec ce qu'il se passe réellement. Vous découvrirez peut être que vos collaborateurs vous communiquent une fausse information, voire même ne vous en communiquent aucune !
De votre côté, vous pouvez mettre en place des solutions qui favorisent et simplifient cette communication entre les différents niveaux et acteurs de la Supply Chain.
Une data Supply Chain non soignée
Vous disposez de données mais votre data manque de qualité ou de volume. Pour agir correctement, il faut pouvoir se baser sur des informations vraies et exhaustives.
Nous vous expliquons tout dans notre précédente tribune : Nos conseils pour mieux utiliser la data de votre Supply Chain
Un manque d’indicateurs de performances de votre approvisionnement
Si votre activité n'est pas assez suivie et vos performances ne sont pas mesurées, vous peinerez à identifier vos points faibles et vos points forts. Dans le monde cartésien de la Supply Chain, il est essentiel de ne pas uniquement se baser sur son ressenti et son instinct, mais de s'appuyer sur des indicateurs réels.
Votre travail sur la data vous permettra de mettre en place des KPI qui révéleront la véritable efficacité de votre Supply Chain. Voici quelques exemples utiles pour les services de terrain :
- "Taux de à revoir" : Pour savoir la proportion de clients chez lesquels l'entreprise est en capacité de résoudre le problème dès la première intervention, notre client Engie mesure ce qu'il appelle le "Taux de à revoir".
- Disponibilité : Dans le cas le plus large, la disponibilité mesure les cas où la pièce est disponible lorsqu'on en a besoin. Dans le cas de la maintenance d'appareils, la disponibilité peut aussi désigner la proportion de temps durant lequel l'appareil est opérationnel donc disponible, en opposition au temps durant lequel il est en panne.
- Coût de transport : Votre activité de service de terrain vous expose à des coûts de transport que vous devez suivre. Une gestions des stocks optimale réduira vos coûts de transport. A contrario, si vos coûts de transport son élevés ou en augmentation, il y a sûrement des améliorations à apporter dans votre logistique.
Globalement, votre Supply Chain regorge d'informations qu'il ne tient qu'à vous de révéler !
Une prévision du besoin imprécise voire inexistante
On observe encore beaucoup d'organisations dans lesquelles le besoin n'est pas assez anticipé. Réapprovisionner manuellement uniquement lorsque le stock est faible pourrait être valable si on avait la certitude que le besoin est constant, mais c'est rarement le cas. On s'expose donc à la fois à des ruptures et des surstocks car les ventes peuvent faiblir juste après un réapprovisionnement, ou au contraire accélérer avant qu'on ne l'ait prévu.
Pour répondre de façon optimale à une hausse de la demande ou ne pas se munir de pièces inutiles, soignez vos prévisions !
Une mauvaise gestion et répartition du stock sur le territoire
Nous en parlions plus tôt, une mauvaise répartition d'un stock limité est un scénario à éviter à tout prix car cela débouche à la fois sur des surstocks et des ruptures. Votre objectif est de mobiliser le moins de stock possible, mais pas n'importe où, là est la difficulté !
Dans ce soucis de répartition, la gestion manuelle est également à proscrire. Vos agences pourraient être tentées de surstocker pour éviter la rupture. Cela entraînera de ce fait un sous-stockage à d’autres endroits désormais dans l’impossibilité de couvrir leur besoin. On est donc dans une situation où le premier arrivé est le premier servi.
Votre objectif sera de rationaliser ce réapprovisionnent. Là encore, en vous basant sur des prévisions plus fines et plus précises, vous éviterez d’allouer votre stock là où ce n’est pas nécessaire.
Une absence de prise en compte des retours clients
Vous pensez que votre entreprise satisfait les attentes de ses clients ? Pourquoi ne pas vérifier que c’est bien le cas ? Les clients peuvent avoir vécu une expérience différente de celle que l’on a voulu leur fournir. Un manque d’écoute de leurs éventuelles doléances peut vous priver d’informations capitales !
Pour cela, mettez en place des moyens d’expression pour le client après chaque intervention : formulaires de satisfaction, questionnaires, enquêtes, … Et surtout, analysez les réponses pour identifier les points de satisfaction et d’insatisfaction les plus fréquents. Beaucoup de data est encore aujourd'hui collectée sans être utilisée !
Les opportunités de s’améliorer et éviter une mauvaise gestion de stock dans le futur
Et si on se tournait vers l'avenir ? Les technologies de l’information ne cessent d’évoluer ! Elles permettront bientôt aux managers de Supply Chain de disposer de nouveaux outils offrant toujours plus d’agilité et de performance à la chaîne logistique :
D'abord, les technologies prédictives. Elles apportent plus de précision et de fiabilité pour prévoir au mieux le besoin. En se basant sur des algorithmes avancés, ces technologies transforment votre data en prévision, pouvant même prendre en compte des données externes ( démographiques, vacances scolaires, météo, …). Avec une donnée fiable et une technologie de qualité, l'approvisionnement peut d'ores et déjà s'automatiser, et c'est une tendance qui s'accélérera dans les prochaines années, on parle alors d'autonomie de la Supply Chain.
Une deuxième opportunité à prendre en compte est la démocratisation de l'Internet of Things (IoT). De plus en plus d'objets connectés peuvent communiquer en temps réel sur leur état. Cela est d'une grande aide dans l’anticipation des anomalies ou l’analyse de l’utilisation d’un produit par le marché, tout en apportant plus de service au client par le biais d'une application par exemple.
Nous vous invitons à lire le compte rendu de notre voyage à la Gartner Supply Chain Executive Conference de Phoenix qui regroupe les tendances Supply Chain qui marqueront les prochaines années : Ce que je retiens de mon voyage à la Gartner Supply Chain Executive Conference de Phoenix
Conclusion
Gestion au feeling ou manuelle, l’approvisionnement est souvent soumis à des méthodes artisanales ! On observe aujourd'hui un énorme contraste entre les méthodes employées par les approvisionneurs et les solutions qui leur sont disponibles. Pourtant, une gestion approximative de l’approvisionnement entraîne perte de temps, surcoût et immobilisation de trésorerie. Les enjeux sont donc particulièrement importants pour votre entreprise.
Une bonne communication au sein des différents services de la Supply Chain, un pilotage efficace des approvisionnements basé sur une data de qualité et des KPI pertinents, une anticipation des besoins, une bonne répartition du stock, une prise en compte des retours clients, … Tous ces éléments sont la clé d'un approvisionnement optimal, véritable gage d’efficacité pour votre entreprise !
Au-delà d’un sujet Supply Chain, un bon approvisionnement va impacter positivement l’ensemble de l’entreprise, allant du support qui aura à faire face à moins d’insatisfaction au quotidien, jusqu’au au marketing qui pourra en faire un argument dans le positionnement de l’entreprise. Y'a plus qu'à !
Retour sur l'optimisation de la supply chain d'Engie Home Services - Usine Digitale
Stéphane Moillic, Directeur Supply Chain BtoC France chez Engie revient sur les objectifs et les résultats de notre collaboration, en compagnie de Rémi Turpin, Customer Success Manager chez Vekia.

Pour optimiser sa gestion des stocks, le leader de l'installation et de la maintenance d'appareils de chauffage et de climatisation Engie a fait le choix de se munir de notre solution. Chaque jour, ce sont 230 agences, 3300 camionnettes et 14000 interventions qu'il faut orchestrer au mieux pour délivrer le meilleur niveau de service au meilleur coût.
Stéphane Moillic et Rémi Turpin reviennent sur les points essentiels qui ont conduit à la réussite du projet :
Lire le reportage sur usine-digitale.fr
[VIDEO] Les 3 étapes clés pour faire de sa Supply Chain un avantage concurrentiel
Lors de son intervention au Totem : RetailTech de BPI France, Manuel Davy présente les bases pour se lancer dans l'optimisation de la Supply Chain et la transformer en avantage concurrentiel.
Philippe Hémard, saturation des approvisionneurs et IA Ethique – Manuel Davy sur BFM Business
Ce lundi 26 novembre, Manuel Davy était l'invité de Sébastien Couasnon dans l'émission Tech&Co de BFM Business.
L'entrepreneur a notamment pu parler de l'arrivée récente de Philippe Hémard, du "plafond de verre" qui retient les distributeurs et industriels dans leur développement, ainsi que des valeurs éthiques et environnementales de notre solution.
L'ancien Directeur Supply Chain Europe d'Amazon nous rejoint

Aujourd'hui, nous sommes heureux d'annoncer que Philippe Hémard rejoint notre conseil d'administration pour nous apporter sa vision et parfaire notre expertise en Supply Chain. De plus, en tant qu'ancien usager de technologies intelligentes, le "logisticien conseil" nous apporte un point de vue externe qui s'avère précieux dans notre conception fonctionnelle et le travail de l'expérience utilisateur.
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Le 11 décembre prochain, Philippe Hémard et Manuel Davy animeront la conférence d'ouverture du Supply Chain Event 2018 qui portera sur "Le déploiement de l'IA à grande échelle dans le domaine du prédictif"
[INTERVIEW] Manuel Davy livre son expérience de créateur d'entreprise
Il y a tout juste dix ans, Manuel Davy, co-fondateur de l’équipe Sequel au centre de recherche Inria Lille Nord-Europe, lançait sa start-up : Vekia. La petite entreprise, spécialisée en Machine Learning proposait alors des prestations de conseil aux grands groupes de distribution de la région lilloise. Aujourd’hui, Vekia développe une solution de supply chain pour la gestion des stocks. Elle emploie une cinquantaine de personnes, travaille avec une vingtaine de grands groupes de distribution et a levé, en 2017, 12 millions d’euros pour se développer.
Qu’est-ce qui vous amené à créer votre entreprise en 2008 ?
A l’époque je faisais de la recherche en machine learning au CNRS et au centre Inria de Lille, où je co-dirigeais l’équipe Sequel. Nous avons très vite eu l’envie de nous rapprocher de l’industrie. Nous nous sommes tournés vers des entreprise de grande distribution (Auchan, Leroy Merlin, Chronodrive, Jules…), qui sont nombreuses dans la région. Ces groupes se sont montrés curieux de nos recherches, et nous avons commencé à travailler avec eux, sur des outils de prévision. Ensuite, nous avons voulu nous professionnaliser et en faire une start-up. Nous avons commencé par faire du conseil auprès des directions informatiques des grands groupes. Nous les accompagnions sur des questions de détection de fraude, de gestion du personnel et de prévision des stocks. Cela a duré 2-3 ans, puis nous avons fini par nous concentrer uniquement sur la création de logiciels de gestion des stocks.
En quoi consiste la solution Vekia aujourd’hui ?
Le pilotage des stocks est le caillou dans la chaussure des « retailers ». Les enseignes françaises ont des solutions anciennes, alors qu’ils doivent affronter la concurrence de géants comme Amazon, Cdiscount, Alibaba… C’est un défi difficile à relever. Sur internet, le consommateur veut recevoir le produit très rapidement. Pour le vendeur, cela implique d’avoir du stock partout en France et pour un très grand nombre de références. Les solutions traditionnelles ne sont pas capables de gérer cela. Nous proposons donc de confier à un système d’intelligence artificielle, la tâche complexe de gérer les stocks de manière très fine, dans chaque point de vente, chaque entrepôt, pour chaque référence. Aujourd’hui nous avons les solutions de machine learning les plus avancées au monde pour le pilotage des stocks pour la grande distribution. Petit à petit nous avons aussi ouvert notre marché aux entreprises de SAV, pour la gestion des pièces détachées.
En quoi votre solution est-elle l’une des plus innovantes au monde ?
D’un point de vue purement technologique, nous développons notre produit sur les technologies les plus avancées, comme Spark (calculs distribués). Ensuite, nous travaillons sur un très grand nombre et une très grande variété de données. Elles viennent soit des clients eux même, soit de sources externes, comme la météo par exemple. Nous avons également des statistiques extraites par des partenaires de réseaux sociaux. Nous n’utilisons pas de données personnelles, mais des données de tendances comme le nombre de like sur un produit par exemple. Enfin, nous nous adaptons à tous les derniers usages du e-commerce, comme le « click and collect ».
Ce qui fait notre atout, c’est aussi que nous maitrisons le machine learning. Nous ne sommes pas de simples utilisateurs; nous contribuons au développement des nouveaux algorithmes.
Revenons aux débuts de Vekia. Comment s’est passée la création de la start-up ? Comment avez-vous été aidé pour vous lancer ?
Au début du projet, le centre Inria de Lille a financé un poste d’ingénieur qui nous a aidé à faire nos premiers pilotes. Il nous a également mis à disposition un bureau et nous a aidé à nouer nos premiers contacts commerciaux. J’ai également été aidé par le CNRS, grâce au dispositif 25.1 qui permet de créer une entreprise tout en restant salarié de l’organisme, pendant un temps. J’ai perçu un salaire, à rembourser ultérieurement par l'entreprise.
"Le métier de chercheur prépare finalement assez bien aux fonctions de chef d’entreprise."
Était-ce difficile de passer de l’univers de la recherche à celui de l’entreprise ?
Moi, j’y ai pris beaucoup de plaisir. Le métier de chercheur prépare finalement assez bien aux fonctions de chef d’entreprise. Il faut être factuel, à l’aise avec les chiffres, avec les concepts abstraits et complexes. Les chercheurs font également du marketing quand ils publient des articles, vont « vendre » leurs recherches dans des conférences…. Ensuite, la fibre commerciale, le management, sont des choses qu’on apprend sur le terrain, avec l’expérience. Personnellement, la création d’entreprise m’a toujours intéressé. Tout au long de mon parcours de chercheur j’ai été en contact avec le milieu de l’entreprise. J’ai toujours été assez entreprenant dans mon métier de chercheur. Au final, je pense que la clé, c’est de ne pas avoir peur de ne pas réussir.
L’intelligence artificielle fait aujourd’hui en France l’objet d’un plan d’action gouvernemental, avec notamment le rapport Villani. Quel regard portez-vous sur ce sujet ?
C’est une bonne nouvelle que le gouvernement se saisisse du sujet. Le rapport Villani est une opportunité pour la France de reprendre le leadership technologique et scientifique. Des organismes comme Inria ou BpiFrance sont extrêmement importants pour la réussite du dispositif. Il faut cultiver notre esprit « start up nation ».
Il y a cependant deux points qui sont très importants, selon moi. Il faut que la France fasse de l’Intelligence artificielle très spécialisée car, pour l’IA très générale, la place est prise par Microsoft, Google... L’autre enjeu important est la formation. Pour moi, cela doit commencer dès l’école maternelle car il faut que les citoyens de demain comprennent l’intelligence artificielle et soient capables d’interagir avec elle, tout en sachant encore mieux interagir entre humains.
Ensuite, je suis convaincu que les établissements d’enseignements supérieurs scientifiques doivent impérativement renforcer la formation scientifique. Si nous voulons être une start-up nation dans le domaine de l’IA, nous ne devons pas former des utilisateurs mais des créateurs d’IA. Et cela nécessite un niveau scientifique très élevé.
10 ans de Vekia : la success story d’une start-up Inria, interview réalisée pour inria.fr











